Bien que les résultats de cette revue montrent des effets génotoxiques de l’exposition aux CEM-RF sur le système reproducteur masculin, en particulier l’infertilité masculine, il est important de noter que cette étude comporte d’importantes limitations. En effet, il s’agit d’une revue narrative, c’est-à-dire que les auteurs ont analysé les écrits des études incluses, sans en analyser les données de tous les articles mis ensemble comme c’est le cas des méta-analyses. Par ailleurs, elle ne permet pas de recenser toutes les données existantes, comme c'est le cas des revues systématiques. Par exemple, il est possible que le choix des mots clés ait pu influencer les résultats : en effet les termes de « rayonnements radiofréquences » (radiofrequency radiation) ont été choisis, par conséquence les articles utilisant le terme plus courant de « champs électromagnétiques de radiofréquences » (radiofrequency electromagnetic field) n’ont pas été inclus dans la revue. En outre, aucun commentaire sur les problèmes potentiellement induits par le choix de la méthodologie n’a été abordé par les auteurs alors qu’il en existe. Enfin, les auteurs soulignent que les CEM-RF n’ont pas une énergie suffisante pour entraîner des dommages au matériel génétique, mais que des effets indirects pourraient être causés par un stress oxydatif lié à la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS), qui peut entraîner des dommages aux cellules et tissus sains dans le corps. Cependant peu d’études permettant d’expliquer les mécanismes sous-jacents ont été inclus.
Pour conclure, davantage d’études avec des méthodes appropriées et de qualité sont nécessaires afin de rassembler les preuves sur le sujet et de mieux comprendre les mécanismes sous-jacent aux effets des CEM-RF observés sur la fertilité masculine. Il n’est donc pas envisageable de tirer des conclusions à l’aide de cette seule revue.