Critères de qualité. Les miARN sont de petites molécules d'ARN (acide ribonucléique qui joue un rôle important dans la régulation et l'expression de l'ADN, notre code génétique, ainsi que dans la formation des protéines, les molécules actives de notre corps). Les miARN jouent un rôle important dans de nombreux processus biologiques, qu'ils soient normaux, comme le développement embryonnaire, la différenciation cellulaire (transformation d'une cellule générale en une cellule spécialisée, par exemple une cellule de la peau, du foie ou du muscle) (voir par exemple https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19294345/), ou pathologiques, conduisant au développement de maladies. De manière imagée, on peut dire qu’ils participent à la communication entre les différentes parties de la cellule (voir par ex. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25632930/).
À cette fin, des rats ont été divisés en deux groupes égaux, l'un soumis à une exposition factice et l'autre à une exposition réelle. Les rats du groupe exposés ont été soumis aux CEM-RF de 2,4 GHz émis par un système Wi-Fi 24 heures sur 24 pendant un an. Les animaux du groupe de contrôle ont été placés dans les mêmes conditions que ceux du groupe expérimental, mais le système Wi-Fi était éteint. À la fin de l'étude, les rats ont été tués et les cerveaux ont été prélevés pour analyser l'expression des miARN ainsi que la membrane et les acides gras des cellules cérébrales. Les auteurs ont évalué l'expression de 10 miARN différents et de 19 types d'acides gras dans cette étude.
Ils ont constaté qu'une exposition prolongée et excessive au rayonnement Wi-Fi de 2,4 GHz augmentait l'expression de certains miARN et de certains acides gras dans le cerveau. Sur cette base, les auteurs concluent que l'exposition au Wi-Fi de 2,4 GHz peut modifier l'expression des miARN et les niveaux d'acides gras dans les membranes.
Les auteurs avancent que l'utilisation incontrôlée des CEM-RF pourrait ouvrir la voie à des maladies dont on ne peut pas établir le lien à l’heure actuelle. Il s'agit toutefois de spéculations, car s'il est vrai que certaines études épidémiologiques ont établi un lien possible entre l'exposition aux CEM-RF et certains types de cancer du cerveau, pour d'autres maladies, il n'y a pas indication d'un effet possible des CEM-RF.
Bien que cette étude puisse inciter à poursuivre les recherches, elle présente certaines limites dans sa conception expérimentale, comme l'absence de tests réalisés en aveugle. De plus, une éventuelle augmentation de la température de l'échantillon n’a pas été pris en compte, de sorte que des effets liés à l’augmentation de la température ne peuvent être exclus. En outre, le nombre de rats était également très faible (8 par groupe).