Au total, 100 participants, âgés de 10 à 50 ans, ont été inclus dans l’étude. Les principaux symptômes rapportés étaient la chaleur au niveau de l'oreille, la plénitude auditive (sensation d’avoir l’oreille bouchée) et des acouphènes. Certains participants n’ont déclarés aucun symptôme. C’est la perte auditive de type neurosensorielle qui a été évaluée : il s’agit d’une forme de perte auditive qui concerne l’oreille interne et les influx nerveux (il y a une perte neurosensorielle lorsque le son ne peut pas être transformé en influx nerveux ou que cet influx nerveux ne peut pas être transporté depuis l’oreille jusqu’au cerveau). Dans le groupe qui utilise un téléphone mobile depuis moins de 5 ans (26 sujets au total), seulement 3 sujets avaient une perte auditive neurosensorielle légère, deux d’entre eux avaient une utilisation du téléphone mobile de plus de 60 minutes par jour. En revanche, 19 participants avec une perte auditive neurosensorielle légère ont été observés dans le groupe ayant une utilisation du téléphone mobile de plus de 5 ans (74 sujets au total) dont 13 avaient une utilisation journalière de moins de 60 minutes. Deux sujets du groupe ayant une utilisation de plus de 5 ans avaient une perte auditive neurosensorielle modérée.
Sur base de leur résultats, les chercheurs recommandent de limiter le temps d’usage du téléphone mobile afin limiter les dommages auditifs.
Les chercheurs n’ont pas précisé de quelle façon les informations sur l’utilisation du téléphones mobiles ont été obtenues. Si l’utilisation est auto-rapportée par les participants, celle-ci peut être biaisée. Par exemple, si le participant ne se souvient pas avec précision de son utilisation, c’est ce que l’on appelle un biais de rappel. Par ailleurs, l’exposition peut être sous-estimée ou surestimée car les participants peuvent penser qu’un certain temps d’utilisation est plus socialement acceptable que leur temps réel, c’est ce qu’on appelle un biais de désirabilité sociale. De plus, aucune information sur la façon dont les participants utilisent leur téléphone n’a été récoltée. Par exemple, il serait intéressant de connaître le mode d’utilisation du téléphone pendant les appels ou pour écouter de la musique : haut-parleur, écouteurs, casque, etc. En effet, une utilisation prolongée avec un volume élevé peut endommage l’ouïe. Ceci ne semble pas avoir été pris en considération par les auteurs.
Cette étude comporte d’importantes limitations, il n’est donc pas possible de conclure à un éventuel effet de l’utilisation du téléphone mobile sur la fonction auditive.