Les souris exposées aux champs de radiofréquences et à la BLM ont montré une réponse adaptative, ce qui signifie que leurs cellules ont activé une sorte de mécanisme de protection pour se défendre contre les dommages. Il est intéressant de noter qu’une augmentation des ROS chez les souris a été observée, ce qui a joué un rôle important dans l’initiation de la réponse adaptative. L’étude a révélé que certains gènes impliqués dans la réparation de l’ADN étaient activés en réponse à l’exposition aux CEM-RF. Il s’agit notamment des gènes tels que le suppresseur de tumeur 53 (p53) et l’ oxoguanine ADN glycosylase (OGG-1), qui sont responsables de la réparation de l’ADN endommagé. Il semble que les niveaux plus élevés de ROS aient stimulé l’expression de ces gènes. De plus, les niveaux de certaines enzymes antioxydantes (ce sont des protéines que notre corps produit afin de réduire ces niveaux plus élevés de ROS), telles que la superoxyde dismutase (SOD) et la catalase (CAT), ont été réduits dans le groupe avec la réponse adaptative. Cela peut être un signe que la réponse adaptative implique une interaction complexe entre le stress oxydatif et l’expression des gènes (la façon dont le matériel héréditaire s’exprime), où les cellules tentent de rétablir leur équilibre. La découverte la plus notable était que les souris avec la réponse adaptative présentaient un taux de mort cellulaire plus faible, indiquant que leurs cellules étaient mieux en mesure de survivre et de récupérer des dommages causés à l’ADN par la BLM.
Néanmoins, cette étude présente certaines limites dans sa conception expérimentale. Ainsi, les tests n’ont pas été réalisés en aveugle, ce qui pourrait entraîner un changement (inconscient) chez les chercheurs lors de l’analyse ou de l’exposition des échantillons, ce qui pourrait à son tour fausser les résultats. La température corporelle des souris n’a pas non plus été contrôlée avant, pendant ou après l’exposition, de sorte que des effets qui dépendent de la température ne peuvent pas non plus être exclus.
Cette étude laisse penser que l’exposition aux champs de radiofréquences peut provoquer une réaction protectrice inattendue chez les souris contre les dommages à l’ADN. Bien que ce résultat soit intéressant, il est important de noter que ces résultats ne s’appliquent actuellement qu’aux souris, dans les conditions expérimentales utilisées, et que d’autres études sont nécessaires pour comprendre comment ce phénomène pourrait se traduire chez les humains.